Portugal - Grèce (détail)
Et c'est parti !
Le Portugal, pays hôte et l'un des favoris de l'Euro, lance les festivités en accueillant la Grèce, absente en phase finale d'un Championnat d'Europe des nations depuis 1980, samedi au Stade du Dragon à Porto.
La Selecçao possède tous les atouts pour dépasser son meilleur résultat à ce jour dans cette compétition: une demi-finale, à deux reprises (1984, 2000). A chaque fois, d'ailleurs, les Lusitaniens avaient été éliminés par la France, actuelle détentrice du titre. Le milieu de terrain de l'équipe de France, Robert Pires, d'origine portugaise par son père, explique d'ailleurs qu'«il sera très difficile pour n'importe quelle équipe de vaincre le Portugal». La plus jeune sélection portugaise de l'histoire (avec 26 ans de moyenne d'âge) est guidée par l'expérimenté brésilien Luiz Felipe Scolari, 55 ans, nommé en janvier 2003, six mois après avoir mené le Brésil à un cinquième titre de Champion du monde.
Et, comme le souligne Pires, la présence dans le groupe de six joueurs du FC Porto, vainqueurs cette saison du Championnat national et de la Ligue des champions, a fait souffler un nouveau vent de confiance sur la Selecçao. Clin d'oeil de l'histoire, le match d'ouverture de l'Euro se déroule dans l'enceinte du FC Porto, le Stade du Dragon.
La semaine écoulée n'a cependant pas été de tout repos pour les Portugais. Le climat a d'abord été assombri par les blessures du défenseur Beto et de l'attaquant Luis Figo, tous deux désormais rétablis.
Une lésion grave aurait été terriblement frustrante pour Figo, Ballon d'Or 2000, aujourd'hui âgé de 31 ans, qui n'a jusque-là rien gagné avec l'équipe nationale et pourrait prendre sa retraite internationale à l'issue de l'Euro. Cette semaine a aussi été marquée par «le coup de gueule» de Scolari («Mister» pour ses joueurs) qui a démenti vigoureusement son départ vers le Benfica Lisbonne la saison prochaine.
Depuis, le climat est à nouveau serein. Et les images d'un Pauleta, riant aux éclats, juché sur les épaules de Rui Costa à l'entraînement, ont fait le tour du pays.
En face de ces joueurs, les Grecs font figure de revenants. Leur seule participation à un Championnat d'Europe des nations s'est résumée à une élimination au premier tour en 1980. Les Hellènes n'ont joué qu'une seule phase finale de Coupe du monde, en 1994, soldée aussi par une élimination au premier tour (sans but marqué).
Mais l'arrivée à la tête de la sélection en 2001 du vétéran allemand Otto Rehhagel, 65 ans, a transfiguré l'équipe, qui a créé la sensation en dominant le groupe 6 des qualifications de l'Euro devant des équipes comme l'Espagne et l'Ukraine.
Les Grecs comptent sur le flair tactique de Rehhagel et sur une défense solide (4 buts encaissés en 8 matches lors des qualifications). Mais leur attaque a été la plus famélique des qualifications, avec un seul petit but de moyenne. Le défenseur grec Panagiotis Fyssas (Benfica Lisbonne), qui fête ses 31 ans le jour du match, aimerait bien que cet anniversaire ne tourne pas à la tragédie grecque.
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