Croatie - France (détail)
Les 1/4 en toile de fond
Quatre jours après ses débuts victorieux contre l'Angleterre (2-1), l'équipe de France de football a déjà la possibilité de se qualifier pour les quarts de finale de l'Euro-2004 en battant la Croatie, jeudi à Leiria (120 km au nord de Lisbonne). Toutes les statistiques sont en faveur des Bleus. En effet, en trois confrontations, la France n'a jamais été battue par les Croates et, en compétition, ils restent sur la demi-finale du Mondial 1998 marquée par le doublé historique de Lilian Thuram (2-1) au Stade de France.
Pourtant, dans un Euro très fermé ou les équipes présumées les plus faibles se recroquevillent en défense, le premier problème de l'équipe de France sera de trouver l'ouverture le plus vite possible pour ne pas rester sous la menace d'un contre. «Le fait d'avoir gagné contre l'Angleterre ne change pas ma manière d'aborder le match contre la Croatie. Ce n'est pas le schéma idéal de penser qu'il faut gagner ce deuxième match pour faire tourner l'effectif contre la Suisse », soulignait Jacques Santini en début de semaine, très attaché à l'équilibre de son groupe et au maintien d'une «dynamique de la victoire ».
Dans la mesure ou les matches s'enchaînent rapidement, un tous les quatre jours, la récupération est désormais le principal facteur à prendre en compte. Ainsi, si Thierry Henry et Patrick Vieira devraient avoir récupéré des nombreux coups pris contre l'Angleterre, Claude Makelele, qui souffre d'une luxation acromio-claiculaire du premier degré, sera sans doute laissé au repos. Le sélectionneur entend en effet ne pas prendre le moindre risque pour la suite du tournoi. Cela devrait ainsi permettre à Olivier Dacourt, évoluant dans un registre légèrement plus offensif, de faire son retour.
En fait, la seule petite inconnue pourrait concerner un éventuel, mais peu probable, retour du capitaine de route Marcel Desailly à la place de Mikaël Silvestre. Pour le sélectionneur, on entre là dans le «jardin secret » des Bleus, là où l'on se parle beaucoup, où les échanges semblent particulièrement fructueux et permettent justement d'entretenir la sérénité et la confiance.
Depuis lundi, le seul véritable entraînement, mardi soir, a été consacré à un travail technique par ateliers, vraisemblablement pour régler certaines imperfections apparues contre l'Angleterre au niveau de l'animation offensive. Chez les Croates, après la pâle prestation contre la Suisse (0-0), l'ambiance est moins sereine. «Nous n'avons pas su exploiter notre avantage numérique contre le Suisses et maintenant il nous faut jouer les deux gros du groupe. Il faudra laisser venir, jouer derrière et essayer d'exploiter le moindre contre », analyse Robert Prosinecki, l'ancien joueur du Real Madrid, aujourd'hui consultant pour les médias croates.
Pour sa part, Miroslav Blazevic, l'entraîneur de la Croatie en 1998, est beaucoup plus sévère dans son jugement vis-à-vis de son successeur Otto Baric qu'il a accusé publiquement de ne pas savoir faire jouer l'équipe. Bonjour l'ambiance.
Il faut dire que cette nouvelle génération - seuls Tudor et Simic étaient présents en 98 - qui s'est invitée à l'Euro par le biais d'un barrage contre la Slovénie (1-1, 1-0) ne possède pas les mêmes individualités que sa devancière.
Mais, comme n'a de cesse d'insister Santini, ce genre de rencontres se jouent souvent sur un petit rien.
Sur la capacité, par exemple, à ne pas manquer une occasion (voir le penalty manqué de Beckham). Mais aussi sur celle des attaquants français à retrouver le chemin du but, Henry restant muet depuis six matches alors que David Trezeguet n'a pas marqué lors des quatre dernières rencontres de phase finale qu'il a disputées.