France (Groupe B)
Sagnol espère un peu plus qu'en 2002 (03/06/2004)
Rescapé du Mondial 2002, le défenseur Willy Sagnol aborde l'Euro-2004 avec une équipe de France de football qui a su tirer les enseignements de son échec à la Coupe du monde et où il se sent «plus impliqué », séduit par le discours sans ambiguïtés du sélectionneur.
En 2002, le joueur du Bayern Munich (22 sélections) avait mal vécu la catastrophique expédition en Corée où, barré par Lilian Thuram et Vincent Candela, il n'avait pas joué une seule minute. Deux ans et un sélectionneur plus tard, les choses ont radicalement changé pour le latéral droit. «D'abord, avec l'ancien sélectionneur (Roger Lemerre, ndlr), j'avais peu, voire pas, de rapports. Là, c'est différent, Jacques Santini essaye d'entretenir des contacts réguliers avec chaque joueur », affirme-t-il.
«Ensuite, depuis deux ans, le discours de Santini a toujours été très clair: Lilian Thuram est titulaire au poste d'arrière droit et, moi, je suis N.2, poursuit-il. On n'a pas à y revenir, cela me convient très bien ».
Pour autant, pas question pour l'ancien joueur de Saint-Etienne et de Monaco de se contenter du banc. «J'essaye de passer devant Thuram même si c'est très dur car c'est un gros morceau». «Pour pouvoir reléguer Lilian sur le banc, il faut que je montre que je suis meilleur que lui, et ce n'est pas encore le cas. Alors, si je dois jouer, c'est parce qu'il sera recentré (comme lors de quatre des cinq derniers matches des Bleus, ndlr) », reconnaît Sagnol.
«A la Coupe du monde, il pouvait se passer n'importe quoi, la hiérarchie n'allait jamais évoluer. Aujourd'hui, il y une concurrence saine », estime-t-il. «Au final, je suis plus impliqué et je me sens plus utile », se réjouit le défenseur. D'autant plus qu'au-delà de son cas personnel, Santini fait en sorte de mettre ses joueurs dans les meilleures conditions avant le début de l'Euro au Portugal (12 juin-4 juillet) afin de ne pas répéter les erreurs de 2002.
«Quand on s'entraîne deux fois par jour, on n'a pas envie d'aller faire une séance photo entre les deux séances. On a envie de se reposer et, surtout, de passer du temps ensemble. C'est en recadrant les éléments extérieurs que le sélectionneur est parvenu à remettre de la cohésion dans l'équipe ». «Mais on n'est à l'abri de rien, tempère Sagnol. En 2002, on s'était projeté trop loin dans la compétition. Il y avait trois matches à jouer, mais tout le monde pensait déjà aux huitièmes contre l'Angleterre ou l'Argentine. Il y avait un bon état esprit, mais le premier match (défaite face au Sénégal 1-0) avait fait beaucoup de mal. »
«Cela avait été le début des doutes et on était devenu une équipe banale », ajoute Sagnol, qui assure: «Aujourd'hui, on se projette uniquement sur le premier match ». Rendez-vous est pris contre l'Angleterre, le 13 juin.