Rép. Tchèque (Groupe D)
Le Maradona d'Ostrava (13/06/2004)
Ses dribbles et son style spectaculaire ont valu à Milan Baros le surnom de «Maradona d'Ostrava », un sobriquet flatteur que l'attaquant tchèque veut justifier durant l'Euro-2004 de football, deux ans après avoir remporté cette compétition dans la catégorie Espoirs.
«C'est complètement différent: chez les Espoirs, il n'y avait que de petites stars alors qu'ici, au Portugal, il y a tous les plus grands joueurs d'Europe », explique l'attaquant de Liverpool, dont les cheveux noirs de jais sont le seul point commun physique avec son illustre aîné argentin. En revanche, comme Maradona, Baros, qui devrait être titulaire mardi contre la Lettonie pour le premier match de la République tchèque à l'Euro (groupe D), possède, toutes proportions gardées, un talent naturel incontestable.
Il suffit de regarder ses statistiques en équipe nationale: 15 buts en 25 sélections. Il avait d'ailleurs marqué lors de ses deux premiers matches internationaux, en 2001. Un rendement qui fait dire au Ballon d'or Pavel Nedved que Baros, 22 ans, est la nouvelle star tchèque.
«C'est sympa, d'autant que c'est notre capitaine et un grand joueur, le meilleur d'Europe cette saison, réagit poliment le buteur. Mais tout ne fait que commencer. Je veux progresser et si on fait un bon tournoi, peut-être que mon nom sera davantage connu en Europe. » Quand il débarque à Liverpool en décembre 2001 en provenance du Banik Ostrava (1re div. tchèque), Baros est présenté comme l'un des grands espoirs du football européen. Mais son arrivée est éclipsée par celle, simultanée, du Français Nicolas Anelka, qui a depuis quitté les Reds.
A court de forme, le Tchèque n'entre en jeu qu'une fois lors de cette saison, contre Barcelone en Ligue des champions. Puis sa situation s'arrange en 2002-03: bien que remplaçant, il termine deuxième meilleur buteur du club. Mais alors qu'il peut prétendre à une place de titulaire au début de la saison 2003-04, il est victime d'une fracture à une cheville en septembre après un tacle de l'Allemand Markus Babbel (Blackburn), qui l'éloigne des terrains jusqu'en février.
«J'ai repris confiance, d'autant que j'ai marqué trois buts lors des deux derniers matches internationaux » (contre la Bulgarie et l'Estonie), assure-t-il. Comme chez les Reds, il n'est pas totalement assuré d'une place de titulaire en sélection: «Contre les petites équipes, nous jouons en 4-4-2 et je suis titulaire. Sinon, je dois lutter pour ma place dans un 4-5-1 ».
Dans le premier cas de figure, Baros est associé au géant Jan Koller (2,02 m). >«Nous sommes complémentaires car Jan est très bon de la tête », souligne le joueur, qui aborde l'Euro le couteau entre les dents, même si le groupe D, avec les Pays-Bas et l'Allemagne, est redoutable: «La France, les Pays-Bas ou l'Italie ont de grandes équipes et sont les favoris, plus que nous. Mais il faut être confiant. Notre objectif est de passer le premier tour et après, tout peut arriver »