Angleterre (Groupe B)
Beckham veut égaler Wilkinson (12/06/2004)
David Beckham, la vedette de la sélection anglaise à l'Euro 2004, rêve d'emboîter le pas à Jonny Wilkinson, son alter ego du ballon ovale, demi d'ouverture du XV de la Rose qui a mis l'Angleterre en ébullition en remportant en novembre dernier la Coupe du monde de rugby.
A la veille d'affronter la France à Lisbonne pour son premier match du tournoi européen, «Becks » a encore des frissons quand il se remémore l'accueil réservé à l'équipe de Martin Johnson victorieuse (20-17 après prolongation) à Sydney de l'Australie grâce à un drop de «Wilko » à l'ultime minute. «Cela a été des scènes de joie incroyables. C'était époustouflant de voir tous ces gens célébrer la victoire. J'ai alors rêvé de ce que cela pourrait être si nous, les joueurs de football, réalisions le même exploit », s'est-il souvenu.
«Si c'était si grand et si bon pour le rugby, je vous laisse imaginer ce que cela donnerait avec le football. Ce serait de la folie », a-t-il prédit.
«Je veux croire que nous pouvons y parvenir », a-t-il affirmé en rappelant que, dans les grands rendez-vous de ces dernières années, le onze anglais avait su répondre aux attentes.
«Nous savons que nous aurons besoin de ce quelque chose que nous avons su trouver contre l'Allemagne (match de qualification au Mondial 2002), l'Argentine (premier tour du Mondial 2002) ou la Turquie (qualification à l'Euro 2004), des matches où nous avons su nous surpasser au moment où il le fallait », a-t-il souligné. «Nous avons une très forte équipe, a-t-il estimé. Avec des jeunes joueurs de talent et bon nombre de joueurs d'expérience. J'ose espérer que nous atteindrons notre plénitude au bon moment et que ce bon moment est pour maintenant ».
Lui-même n'ignore pas qu'il a encore ses preuves à faire avec la sélection dans un tournoi majeur: évincé sans gloire du Mondial 98 à la suite d'un carton rouge stupide récolté face à l'Argentine, il a été transparent lors de l'Euro 2000 et s'est présenté a cours de forme, après sa blessure au pied, au Mondial 2002.
Il en convient à demi-mot. «Je pense qu'en club comme lors de certains matches de la sélection, j'ai personnellement très bien joué. En compétition officielle avec l'équipe nationale, j'ai fait des bons matches, d'autres moins bons ». «Je n'irai pas jusqu'à parler d'échec personnel comme certains l'ont fait mais, au bout du compte, je dois reconnaître que j'ai l'ambition de mettre les choses au point cet été, a-t-il confié. Il y a plus de pression sur l'équipe et sur moi mais je ferai de mon mieux ». Beckham s'est souvenu que, en demi-finale de la Coupe du monde de rugby, l'Angleterre de son ami Wilkinson avait éliminé la France.
Il a retenu la leçon. Comme «Wilko », un fanatique de l'entraînement, connu pour passer des heures à affûter son coup de pied en solitaire, «Becks » s'est lui aussi mis aux heures supplémentaires. Avant le choc contre les Bleus, il s'est exercé à tirer des coups francs quand ses camarades étaient déjà sous la douche.
«C'est son idée, son idée à lui tout seul », a constaté, interloqué, le sélectionneur Sven Goran Eriksson