Hakan Yakin: L'exotisme suisse
Indispensable meneur de jeu de la sélection suisse, Hakan Yakin, 26 ans, aura non seulement à coeur de réussir l'Euro mais plus encore, de montrer qu'il vaut bien mieux que ce joueur dont le passage éclair l'été dernier au Paris SG tint de la chronique médicale. Remarqué avec Bâle, le milieu d'origine turque devait en effet devenir le meneur du PSG. Mais, sitôt engagé, le joueur décida de se faire opérer d'une hernie inguinale contre l'avis du club, lequel affirma qu'il avait caché une blessure: contrat résilié et retour à Bâle. Jusqu'à cet aller-retour express, la carrière d'Hakan Yakin - frère de Murat, son aîné de trois ans également international suisse - n'avait pas connu d'anicroche.
Dès 2001, ce gaucher au coup d'oeil impeccable s'était imposé en patron du FC Bâle (12 buts en 27 matches), remportant le doublé coupe-championnat avant de réaliser une grande saison en Ligue des Champions.
En février 2000, il avait déjà effectué des débuts remarqués en sélection. "C'est l'homme de la passe qui tue», résume le sélectionneur Koebi Kuhn. «Hakan a un excellent coup d'oeil. C'est derrière deux joueurs de pointe qu'il est le plus efficace», renchérit l'entraîneur de Bâle, Christian Gross.
C'est le cas en équipe nationale, où le numéro 10 commande la manoeuvre et alimente en ballons ses deux attaquants, Chapuisat et Frei. Comme en club, il marque souvent des buts décisifs. En 2003, son aisance technique attire les recruteurs des grands clubs étrangers comme Chelsea. Mais c'est le Paris SG qui conclut son transfert...
pour quelques jours seulement.
Revenu pour quelques mois à Bâle, il repart début février 2004, à Stuttgart. Entre-temps, il marquera l'un des deux buts synonymes de qualification pour l'Euro contre l'Eire, nouveau témoignage de son influence sur le rendement des Suisses.