Lettonie (Groupe D)
L'invité qu'on attendait pas
La Lettonie, qui a rejoint l'Union européenne le 1er mai, s'apprête à intégrer le gotha européen du football à l'occasion de l'Euro, après s'être qualifiée en créant la surprise avec une victoire en barrages face à la Turquie, 3e du Mondial 2002.
Le second événement avait été salué avec plus de ferveur que le premier. «Vous vous êtes battus comme des lions», a déclaré la présidente de la République, Vaira Vike-Freiberga, à ceux qu'elle a surnommés «les golden boys».
De nouveau indépendant depuis 1991, 51 ans après avoir été annexé par l'URSS, ce petit état balte de 2.400.000 habitants, en plein boom économique, a causé une énorme surprise en éliminant en barrage la Turquie, troisième du Mondial 2002 (1-0, 2-2). Et pourtant, les Lettons avaient connu un parcours en dents de scie en éliminatoires.
Inconstants à domicile (nul avec la Suède, défaite devant la Pologne), ils ont acquis leur qualification à l'extérieur. Vainqueurs en Pologne et à Saint-Marin, ils ont arraché leur billet pour les barrages lors du dernier match, en Suède (1-0). Euphorique, la Lettonie ne redoute pas le déplacement au Portugal pour le premier Euro de son histoire. «Nous n'aurons rien à perdre. Notre force est que nous disposons d'une équipe équilibrée», souligne Aleksandrs Starkovs, qui entraîne également le Skonto Riga, indéboulonnable champion national depuis treize ans, et qui fournit l'ossature de la sélection.
Sous Starkovs, les Lettons jouent un 4-4-2 basé sur la contre-attaque. Un style qui convient à ces joueurs vifs et adroits. En attaque, Starkovs a son canonnier, Maris Verpakovskis, 24 ans, qui a marqué à chacun des quatre derniers matches de qualification, inscrivant deux buts décisifs aux Turcs. Le sélectionneur dispose d'une autre arme offensive de valeur avec «l'Anglais» Marian Pahars (Southampton).
Au Portugal, les hommes de Starkovs auront à coeur de montrer que, dans ce pays où le hockey sur glace est roi, on sait aussi jouer au football.
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