Charisteas: `Moment unique´
Otto Rehhagel est entré dans l'histoire
LISBONNE Otto Rehhagel, 65 ans, a, hier, été en la circonstance à la fois pionnier et récidiviste. Pour la première fois une équipe a été couronnée championne d'Europe avec un entraîneur étranger. Pour la deuxième fois, une équipe dirigée par Rehhagel a triomphé au stadio da Luz de la capitale portugaise. En 1992, il avait conduit le Werder Brême à la victoire face à Monaco en finale de la Coupe d'Europe des Coupes. Un détail toutefois, le stade dans lequel les Grecs se sont imposés hier porte le même nom mais il n'est pas identique à celui de 1992. Il a été reconstruit pour l' Euro 2004, et pas exactement au même endroit. N'empêche. `C'est sensationnel d'être revenu et d'avoir à nouveau vaincu´, s'est félicité le roi Otto. `C'est un jour fantastique pour le football grec et pour le football européen. Aujourd'hui, nous avons joué avec nos propres forces et la sélection grecque a écrit un chapitre historique de son football ici. Il va y avoir des scènes inimaginables à Athènes quand nous allons rentrer lundi. Angelos Charisteas a été l'une des vedettes de ce tournoi.´
Le buteur de la Grèce n'avait pas encore conscience d'être entré dans l'histoire: `Je suis très heureux, très ému. Nous sommes la meilleure équipe d'Europe. Je crois que ce moment est unique, on ne le revivra peut-être jamais et je crois qu'on le méritait. Nous sommes arrivés à ce niveau en gagnant contre de très de grandes équipes et aujourd'hui nous avions face à nous une très bonne équipe portugaise. Malgré tout on a pu remporter le trophée. C'est le plus grand moment de ma carrière.´
La fête, à Bruxelles aussi
En tant que capitaine, Theodoros Zagorakis a eu l'honneur de soulever la Coupe. "Je ne peux pas exprimer ce que je ressens, je n'ai pas les mots, c'est plus que de la joie", a confié celui qui fut aussi élu homme du match de cette finale. `Je veux féliciter tous ceux qui sont impliqués dans cette victoire. Nous avons fait quelque chose de grand, d'historique ici, au Portugal. Nous dédions cette Coupe à tous les Grecs à travers le monde.´
Autour du monde, les Grecs ont fêté ce premier titre de Champion d'Europe, eux qui n'avaient jamais gagné un match de phase finale avant ce tournoi portugais. À Bruxelles, les klaxons ont retenti une bonne partie de la nuit. À Athènes, on a tiré des feux d'artifices au-dessus de l'Acropole. Les supporteurs ont commencé à se masser sur la place Omonia d'Athènes dans les minutes qui ont suivi le coup de sifflet final, agitant le drapeau blanc et bleu et chantant l'hymne national. Au milieu des cris et des embrassades, certains supporteurs déployaient le drapeau sur le sol pour se prosterner devant lui. Des coups de canon étaient tirés sous le mont Lycabetus. Dans tous le pays, le centre des villes a été envahi par les chants et les danses. Dans les villages et en Crète, des coups de feu ont été tirés en l'air pour célébrer la victoire. La nuit promettait d'être très chaude...
© Les Sports 2004